samedi 31 mars 2007

Album : Yangjin Lamu - Yoga

YANGJIN LAMU - Yoga
Musique Tibétaine
14,5/20
2006


Ecouter le titre 04
Ecouter le titre 05
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Souvenez vous je vous parlais de cette artiste il y a déjà quelques mois en la citant comme une découverte musicale notable. Analysons donc un peu plus son album.
Apparue chez le label Wind Records défendant la musique chinoise classique, Yangjin Lamu n’était pas au départ vouée à entamer une carrière artistique.
En effet son implication dans les hautes sphères de la médecine traditionnelle tibétaine est reconnue comme d’utilité publique. Il faut savoir que la médecine tibétaine est une spécificité particulière du monde médical chinois et considéré comme l’une des médecines les plus efficaces selon la population de l’Empire du Milieu. Quelque peu occulté sous le régime maoïste, cet habitus médical a depuis reprit ensuite sa place, celle d’un trésor culturel à préserver.

Dans cet univers où Yangjin Lamu tient un rôle économique très important, elle a su prendre le temps de nous confectionner Yoga, un album dans la plus pure tradition des chants tibétains.
Entre psaumes bouddhistes et témoignage sur la vie de la région tibétaine, Yangjin Lamu pose sa voix sur des accords minimalistes pour le plus grand bien des amateurs de cette musique.
Cependant, il ne faut pas vous attendre à une musique où chaque instrument surenchérit de sa plastique et de sa séduction typiquement tibétaine, mais bien plus à une musique reliée à notre âme et notre esprit. La voix de Yangjin Lamu n’est pas sans rappeler celle de Dadawa avec certes moins de possibilités dans les aiguës, ce qui n’affecte en rien l’intensité musicale de cet album.
Avec quatre premiers titres d’une rare profondeur, on se sent transporté dans ces contrées si belles où l’on sert du thé au beurre, où seul l’apaisement de soi semble inviter les gens à y vivre.
La cinquième piste bien plus triste, nous donne à réfléchir sur l’avenir de cette culture qui se doit d’être protégé et qui l’est de plus en plus malgré la mauvaise image que se font les occidentaux sur la situation chinoise de cette contrée.
Le titre suivant est tout bonnement superbe et change des éternelles prières entendues si souvent sur tous les disques de musiques tibétaines. Il y a ainsi un côté folk très interessant.

L’autre force de Yangjin Lamu est de savoir jouer d’instrument typiques de la région comme cette guitare banjo du Tibet et ne doit pratiquement rien à personne contrairement à Dadawa qui est quand même soutenu par des professionnels de la musique locale.
Les dernières chansons reviennent vers ce classicisme tibétain qui marquait le début de l’album et bien sûr comme tout tibétain ou tibétaine qui se respecte « oh mani pedme um » serti en dernier lieu ce disque. Moi qui croyait qu’il n’y aurait pas ce dernier psaume…. Comme quoi il faut toujours écouter un album jusqu’au bout !
Ainsi Yangjin Lamu réussit cette étape musicale, et on lui souhaite tout autant d’inspiration pour la prochaine…
Damien Paccellieri

Posted by chinacinema @ 19:51 :: (7) comments

mardi 27 mars 2007

Album : Jennifer - Look for Jennifer

JENNIFER - Look for Jennifer
Pop
8/20
2006




1er titre
3eme titre







Parfois on se laisse entourlouper par la jaquette d’un album, comme pour la bande annonce d’un film. Un artiste pensif, une expression corporelle superbe ou bien un magnifique paysage et vous voilà devant la caissière à débourser quelques ronds de fortune pour une création dont vous ne savez rien. Il y a donc une chance sur deux pour que vous finissiez au bord du gouffre psychologique avec un disque de m…rde et une autre chance sur deux pour pleurer de joie et d’égoïsme devant la perle rare que vous venez de débusquer. Le pire c’est que vous arriverez même à vous convaincre que si l’album est médiocre, il n’a pas coûté si cher que ça (ou d’autres arguments de la sorte) pour vous en sortir la conscience légère.

Sauf que là, malgré tous les efforts, c’est mission impossible ! On s’attendait avec Look For Jennifer et avec un premier titre très intéressant à un album de haute volée. Mais il n’en n’est rien et il y a fort à parier que je vais douter encore longtemps des belles jaquettes ! Est-ce que les Jennifer se ressemblent toutes ?! (je parle des chanteuses)

On commence sérieusement à douter de ces artistes qui chantent alors qu’ils n’ont rien à dire si ce n’est les éternels regrets d’une séparation ou d’un amour semé d’embûches. Désolé Jennifer mais Il n’y a strictement rien d’innovant dans tes textes comme dans ta musique qui a été clairement composée pour satisfaire tes quelques fans masculins (si tu arrives à les garder) et un public essentiellement composée de chinoises et taiwanaises en pleine crise d’adolescence où les premiers sentiments d’amour fleurissent comme des jonquilles.
Alors malgré un beau livret d’accompagnement (livret + journal intime de l’artiste), on exprimera toutes les pires difficultés à s’amouracher de cet album si pitoyable.
A mi parcours entre slow marshmallow et pop anodine, Jennifer n’arrive même pas à se désolidariser de la mase de chanteuses pop pour entamer une carrière prolifique de chanteuse interprète.

Question :
Peut on encore alors faire la réclame de cet album ? Bien sûr, en bruit de fonds lors de vos travaux ménagers ! Cela vous donnera toute la motivation nécessaire pour terminer au plus vite !


Allez, arrêtons d’être aussi sarcastique, et laissons ce disque reposer en paix dans les gondoles des magasins de disque.
Damien Paccellieri

Posted by chinacinema @ 18:49 :: (1) comments

mercredi 14 mars 2007

Album : 1976 - Still The New Wave Flow

1976 - Still The New Wave Flow
Rock
15/20
2006




Ecouter Titre 1
Ecouter Titre 9


Deuxième album du groupe 1976 (qui avec leur première galette ont démontré tout l’étendu de leur talent), cette création nous prouve encore une fois que l’excellence de cette formation n’est pas un coup de chance ou un coup de pub.
En effet, cet opus de 10 titres est un travail brut de power pop rock comme les aficionados de ce style peuvent le rencontrer en France avec des groupes tel que Rhésus et son album Sad Disco (leur premier maxi 6 titres est un merveille !)
La première composition de Still The New Wave Flow est musicalement bien bâtit autour de guitares acérées, frappant fort d’entrée de jeu. La voix laissée un peu à la traîne, comme les anglais savent si bien le faire est aussi l’une des caractéristiques de 1976. Dès le second morceau, la ressemblance avec Rhésus en devient troublante. Si je ne fais pas d’anachronisme 1976 a débuté avant notre groupe made in France ; je vous laisse imaginer le plaisir de savoir si Rhésus se serait inspirer ou non de ce groupe…

Mais 1976 est avant tout un excellent groupe à la guitare. Leurs créations mélodiques à la gratte électrique sont vraiment très intéressantes, en témoigne le 3eme titre, charbon devenu diamant.
Et plus on avance dans l’album, plus la créativité musicale prend de l’ampleur avec tout de même une proportion de lourdeurs dans la voix du chanteur assez monotone.

Mais il ne faut pas non plus demander la lune. Ce deuxième disque de 1976 ne la décroche pas mais en prend réellement la direction pour accoucher disque novateur et très entraînant. Still The New Wave Flow foisonne donc de créativité restant encore « under construction » mais qui donne un premier jet musical enthousiasmant de ce que leur avenir nous prépare. Les années et l’expérience de 1976 permettront au groupe de macérer d’avantages dans sa bulle créative et comme le neuvième titre avec son invention perpétuelle entre mélange de voix trafiquées et guitares allégées nous laisse en suspens, accroché, amarré à la venue d’un troisième album de génie, forcément.

Damien Paccellieri

Posted by chinacinema @ 20:46 :: (0) comments

samedi 3 mars 2007

Album : Sun Yanzi - To Be Continued

SUN YANZI - To Be Continued
Pop
17,5/20
2005



Vidéo du premier titre
Deuxième vidéo, pour le plaisir
Et la meilleure pour la fin...


Toucher Sun Yanzi, c’est comme toucher à Johnny Hallyday, Aznavour ou Polnareff (je vais le voir en concert !!) : c’est un monument de la musique chinoise dépassant aujourd’hui de loin la belle Faye Wong. Toutefois la Chine ne peut pas s’approprier totalement sa réussite puisqu’elle est singapourienne et sa maison de disque taiwanaise. Cependant c’est en Chine continentale que la chanteuse vend ses disques en volume illimitée. Son succès est sidérant, tout le monde s’arrache son album dès sa sortie dans les magasins de disques des grandes villes. C’est une véritable bataille pour s’offrir l’édition collector ou une édition particulière de son album. C’est simple : les chinois l’adore ! Qu’ils soient étudiants, salary man ou bien même retraité. En bref, c’est la petite fiancée de la Chine.

Si l’on revient un peu dans le passé, la première à dégager une telle adoration fut Tian Hong, la première femme de la pop moderne en Chine. Elle en sera couronnée reine avant de se faire destituer quelques années plus tard par la fée Wong (comment placer un jeu de mots sur Faye Wong) et sa voix cristalline. Cette dernière aura même le culot de devenir aussi la reine de la canto pop (musique pop propre à Hong Kong, en langue cantonaise). Mais toute chose a une fin et c’est Sun Yanzi qui assure depuis la succession. Comment ce petit bout de femme quasiment rachitique a pu devenir la chanteuse préférée des chinois ?

La recette est assez simple (quand on a du talent bien sûr !) :

1) Prenez une voix exceptionnelle entre fragilité et féminité, entre sourire et tristesse.

2) Ajoutez une personnalité attachante, forte de son naturelle, toujours proche des gens malgré le star system.

3) Enfin assaisonnez le tout d’une couleur musicale inédite.

En clair, son succès est amplement mérité et « To Be Continued » en atteste les faits. Problème : comment rester objectif lorsqu’on est complètement mordu de son univers musical ? Et puis zut ! Aux oubliettes l’objectivité !

Cet album respire la perfection musicale à commencer par un premier titre salvateur aux sonorités indiennes. Une véritable bombe populaire comme on en fait peu.
S’en suivent quelques douces ballades dont elle a le secret et qui nous love de douceur. La troisième mélodie est un chef d’œuvre. Une musicalité sans égale en Asie, dont les paroles sont réfléchies et censées. Peu d’artistes pop en Asie ont la chance d’avoir des textes bien écrits et c’est le cas de Sun Yanzi grâce à Tanya Chua qui lui dédie quelques chansons pour presque chaque album. Ces deux amis singapouriennes forment ainsi un sacré duo d’artistes.

Les comptines musicales passent en douceur sans que l’on remarque le temps passer, et nous voilà déjà à la fin de l’album. Mais comment fait elle ? ? ? Le dixième titre de l’album est encore une claque monumentale et sonne comme un vrai coup de tonnerre pop !
Enfin la dernière chanson anglaise, en duo avec une artiste japonaise, clôture un album tout simplement indispensable et qui, à coup sûr, restera sur vos platines un bon bout de temps…

Damien Paccellieri

Posted by chinacinema @ 17:35 :: (4) comments